24 août 2013
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Ce billet m'a été inspiré d'un échange constructif avec mon ami et confrère Nicolas Sahuc.
Nicolas déclarait récemment sur sa page Facebook que l'objectif du soin diététique consistait à : "désacraliser l'alimentation:
retirER les auréoles et les fourches des aliments. Manger neutre".
Nicolas, par ces propos, invite le mangeur à se méfier des croyances sur les aliments "grossissants" ou "diététiquement incorrects". Je rejoins
sur ce point mon confrère et j'ai d'ailleurs sur ce blog vivement critiquer le nutritionnisme et
les dangers de la restriction cognitive.
Toutefois mon avis diverge un peu par rapport à celui de mon confrère. Pour moi il serait dangereux de retirer l'aspect symbolique de l'acte alimentaire (y compris
les auréoles et les fourches).
Je me permets de citer l'anthropologue Claude Lévi-Strauss "il ne suffit pas qu'un aliment soit bon à manger, encore faut-il qu'il soit bon à penser". En
effet, je crois que sous sommes tous des "mangeurs magiques" qui incorporons avec chaque aliment les nutriments mais aussi leur symbolique, ce que le sociologue Claude Fischler appelle le
principe d'incorporation. Je pense que cela fait partie intégrante d'une relation normale avec la nourriture.
J'illustre mes propos, pour celui qui est attaché au respect de la l'environnement et de sa santé, manger une pomme bio produit par un petit producteur local n'est pas qu'une source de nutriments
ou simple aliment pour remplir l'estomac, c'est également un aliment chargé symboliquement, en l'ingérant il va se nourrir de cette énergie positive, la pomme bio serait ici un "bon aliment", un
aliment avec une auréole pour reprendre la citation de Nicolas. Un aliment qui aurait bon goût (dans tous les sens du terme). En opposition pour ce même mangeur la bouffe industrielle ayant
traversée trois fois la planète pour finir sur l'étale d'un supermarché serait "le mauvais aliment", l'aliment diabolique.
Pour moi cela est sain et universel. Cette classification bon/mauvais permet simplement au mangeur d'être en cohérence avec son identité.
Pour moi l'objectif du soin diététique consiste à accompagner nos patients vers des choix cohérents avec leurs valeurs.
Published by Florian Saffer diététicien nutritionniste
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dans
dietetique
aspect symbolique
23 juillet 2013
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16:07
Voici mon conseil du jour afin d'améliorer vos comportements alimentaires:
Plutôt que d'essayer de supprimer un comportement inadapté (comme grignoter, manger vite, manger beaucoup de sucre...) essayez de mettre en place de
nouveaux comportements sains (comme manger plus de légumes et de poissons, manger avec plus d'attention...).
En effet il est fréquent de se focaliser sur les comportements problématiques, or supprimer un comportement demande du temps et n'est pas toujours
évident. Cela peut amplifier le sentiment de ne pas avoir d'emprise sur le changement et engendrer un sentiment d'impuissance.
A l'opposé acquérir un nouveau comportement est plus aisé et tout aussi efficace pour avancer dans le sens d'une alimentation plus saine. Cela
est également très valorisant de se sentir capable d'agir.
Agréable été à tous les lecteurs du blog
Florian Saffer - diététicien - nutritionniste
Comportementaliste
Published by Florian Saffer diététicien nutritionniste
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dans
comportement alimentaire
changement
28 juin 2013
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08:59
Voici un schéma simple mettant en avant les mécanismes alimentant la problématique de la boulimie.
Ce schéma bien que simpliste permet de comprendre les différents axes de la prise en charge thérapeutique.
Cette prise en charge implique notamment un travail de fond sur l'image corporelle et l'influence des schémas de pensées sur les comportements alimentaires.
Des pensées en lien avec l'image corporelle comme "personne ne pourra aimer une grosse vache comme toi" sont souvent associées à un fort sentiment de honte.
Les restrictions caloriques peuvent être perçues comme une réaction à ce sentiment de honte visant à atténuer ce ressenti.
La crise de boulimie peut être considérée comme la réponse logique de l'organisme à la privation et aux frustrations induites. La boucle est à nouveau réalimentée par la honte
d'avoir perdu le contrôle.
Cette honte est alors associée à des pensées rigides dichotomiques (ex: "si tout n'est pas parfait, tout est loupé"...). C'est cette même honte qui est à l'origine des restrictions compensatoires
("vu comme tu as mangé, demain c'est restriction").
Le travail réalisé en thérapie d'acceptation (ACT) vise justement à ne plus être l'esclave de cette émotion.
Ce travail permet d'entrainer plusieurs habiletés :
- l'accueil bienveillant des différentes émotions désagréables comme la honte ou l'anxiété de prendre du poids
- la défusion, c'est à dire la capacité d'observer ses pensées désagréables avec un peu de distance
- le contact avec le moment présent (y compris en présence d'émotions désagréables)
- la réalisation de choix en cohérence avec les choses importantes (amis, famille, santé...) et cela y compris en présence d'émotions désagréables
Florian Saffer
Diététicien
Thérapeute comportementaliste - thérapeute ACT
10 juin 2013
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Petits conseils du jour.
Si vous avez le projet de changer certains comportements dans une logique santé définissez clairement des objectifs atteignables. En effet le succès entraîne dans le cerveau la libération de "dopamine", qui donnera envie de recommencer ou en tout cas
nous empêchera d'être écoeuré.
Par exemple celui qui ne pratique aucune activité physique pourra se définir l'objectif de marcher 10 minutes par jour pour commencer. En attaignant cet objectif il
reprendra confiance en ses capacités à prendre soin de lui et verra sa motivation grimper.
Agréable journée
Published by Florian Saffer diététicien nutritionniste
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dans
comportement alimentaire
4 juin 2013
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Il y a quelque jour un tweet du célèbre rappeur Oxmo Puccino m'a interpellé. L'artiste publiait sur le fameux site de microblogage "le smartphone...l'objet de la
rupture".
Cette phrase va dans le sens de mes observations d'analyste du comportement. J'observe souvent que le smartphone est l'objet de la rupture avec le "ici et
maintenant" ; plongez dans l'écran nous nous coupons de l'expérience du moment, du sourire de notre voisin, de la beauté du paysage, de notre corps qui s'exprime, de nos
émotions...
Prendre l''habitude d'avoir le cerveau toujours occupé (dispersé?) est forcement délétère pour notre nutrition. Cette coupure va se traduire par une rupture
avec une alimentation consciente propice à l'écoute de ses besoins, de ses sensations...
Pour certains patients souffrant de troubles alimentaires, les technologies connectées (smartphone, pc...) sont utilisées comme un moyen de s'occuper le cerveau
afin d'éviter de ressentir l'ennui, la tristesse, la honte...or ces stratégies d'évitement lorsqu'elles deviennent systématique vont à l'encontre d'une régulation naturelle des états d'âme qui
demande d'être dans l'accueil de l'inconfort.
Et vous chers lecteurs, qu'en pensez-vous? Quel rapport entretenez-vous avec vos téléphone? Avez-vous observez cette rupture?
Agréable journée
Published by Florian Saffer diététicien nutritionniste
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dans
comportement alimentaire
mindfulness
pleine conscience
30 mai 2013
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La corpulence d'un enfant est très bien représentée par l'indice de masse corporelle, l'IMC ( IMC= poids /taille²).
La courbe de l'IMC pendant la croissance évolue avec l'âge en trois phases :
1. Avant l'âge de 2 ans, la corpulence augmente et en général à l'âge de 1 an l'enfant est rond et potelé.
2. La corpulence décroît après 2 ans et l'enfant semble plutôt maigre (on dit qu'il déboule) jusqu'à l'âge de 6-7 ans.
3. Vers l'âge de 8 ans, on assiste à une nouvelle remontée de la courbe ; cette période s'appelle le "rebond" adipositaire.
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Si les pédiatres s'intéressent au rebond, c'est qu'en général l'âge du rebond est beaucoup plus précoce chez les enfants obèses (3 ans en moyenne au lieu de
6 ans chez les enfants de poids normal).
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Cette observation suggère que des facteurs ont agi très précocement dans la vie de l'enfant. Un étude a montré que des facteurs alimentaires (et notamment
la part d'énergie apportée par les protéines entre 0 et 2 ans) peuvent être reliés à la précocité de l'âge du rebond. En effet, une alimentation au tout début de la vie trop riche en
protéines et trop pauvre en acides gras essentiels, favoriserait la multiplication des cellules graisseuses et donc une remontée de la courbe d'IMC. De cette observation les pédiatres
pensent que la diversification ne doit pas être trop précoce et que les portions doivent être augmentées progressivement.
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exemple d'une prise de poids normale:
Chez cet enfant, le prise de poids est régulière, la courbe de poids ne change pas de couloire et le rebond (=accélération de la prise de poids) commence vers les
6-7 ans.
Exemple de rebond précoce:
On peut voir sur cette courbe d'IMC que le rebond a eu lieu vers 3 ans et que cette augmentation précoce de la prise de poids a rendu l'enfant obèse.
Il est donc important de surveiller la courbe d'IMC de son enfant afin de mettre en évidence un "rebond précoce". En cas de rebond précoce,
il est important de faire le point avec son pédiatre et un diététicien afin de stopper le phénomène à temps avant que l'enfant ne soit en surpoids.
En effet, une fois l'obésité acquise il est bien plus difficile de ramener l'enfant à un poids "normal"
Florian Saffer - diététicien