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17 mars 2016 4 17 /03 /mars /2016 17:22

 

Ne pas manger trop gras est l'adage moderne du "diététiquement correct". La réduction du gras est d'ailleurs le conseil de base qu'un diététicien peut vous donner leur d'un programme de rééquilibrage alimentaire visant à la gestion du poids.

Je vais ici apporter quelques éléments qui remettent en cause cette vision des choses.

Pour commencer il me semble pertinent de revenir à du bon sens : les graisses ne font ni grossir, ni maigrir, c'est un excès de calories par rapport aux besoins de l'organisme qui conduit à prendre du poids. Si votre corps dépense 2000Kcal par jour une mono-diète de fromage apportant 2000 Kcal ne pourra en aucun cas conduire à une prise de poids, c'est mathématiquement impossible.

Autre point, l'alimentation doit être une source de plaisir. Tout le monde sait que les frustrations ne sont pas compatibles avec un changement pérenne. Le gras est un "fixateur" d'arôme, c'est le gras qui réjouit les papilles, qui apporte de l'onctuosité...

Notons également que les matières grasses sont indispensables à la satiété. Imaginons le repas suivant : poisson vapeur, haricots verts, riz nature et yaourt 0%. Ce repas totalement dépourvu de graisses ne permet pas d'être à satiété très longtemps. Concrètement avec un repas de ce type la fringale à 15h est assurée. Il suffirait d'ajouter de l'huile d'olive dans les haricots verts, un filet de crème sur le poisson et de choisir un yaourt au lait entier pour être rassasié tout l'après midi. En effet le gras conduit à la production de nombreuses hormones satiétogènes (qui coupent la faim) comme la CCK par exemple.

Enfin intéressons nous à l'alimentation crétoise. Ce modèle d'alimentation, qui est à ce jour le modèle d'alimentation santé le plus étudié au monde, comporte une quantité importante de graisses (huile d'olive, fromage de chèvre, olives...). Surprenant donc de prôner la réduction du gras pour maintenir un état de santé optimal, non?

Que conclure de mes petites réflexions? Qu'il faut se gaver de gras? de rillettes, fromage, et beurre? Cela semble être du bon sens que non! Ce fameux bon sens devrait nous conduire à manger de tout et à privilégier un mode d'alimentation centré sur le bien-être plutôt que sur le contrôle.

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7 octobre 2015 3 07 /10 /octobre /2015 15:12

Il n'y a plus aucun doute aujourd'hui sur le fait que l'industrie agroalimentaire utilise l'argument nutritionnel dans une logique marketing. La margarine anti-cholestérol est un exemple frappant.

Les graisses et notamment les graisses dites saturées (celle du beurre notamment) ont été longtemps misent à l'index comme néfastes pour la santé cardiovasculaire.
Cela repose sur le raccourci suivant : le cholestérol est mauvais pour les artères, les graisses saturées augmentent la production de cholestérol, il faut donc limiter les graisses saturées pour préserver nos artères!
Le problème est que cette simplification s'avère inexacte. Une alimentation contrôlée en graisses et en acides gras saturés fait effectivement diminuer le cholestérol mais n'entraine pas de réduction du risque de maladies cardiaques.

En exploitant ces raccourcis scientifiques l'industrie a réussi à diaboliser un aliment nutritionnellement intéressant (le beurre) afin de nous vendre (à prix d'or) ces margarines.

Il est important de préciser que la majorité des margarines censées préserver nos artères sont souvent composées à partir d'huile de tournesol, une huile riche en oméga 6, acides gras dont notre alimentation abonde et qui en excès augmente l'inflammation de bas grade...un facteur favorisant l'ensemble de maladies de civilisation dont les maladies cardio-vasculaires! Un non-sens absolu.

Pour conclure retenons 3 points:

- l'industrie agroalimentaire n'est pas là pour prendre soin de notre santé. Elle est là pour vendre un maximum de produits dont la plupart sont nutritionnellement inutiles voir néfastes.

(lire sur ce sujet l'excellent chapitre du chercheur Pierre Meneton "Nutrition, santé et capitalisme : une incompatibilité de fond" présent dans le livre Les métiers de la santé face aux industries pharmaceutique, agroalimentaire et chimique - éditions L'Harmattan)

- pour être en bonne santé, il est préférable d'adopter une alimentation préférant les produits peu transformés, variée, riche en végétaux (fruits, légumes, légumineuses, fruits à coque, céréales complètes) et n'excluant pour autant aucun aliment.

- la diabolisation d'un aliment ou d'un groupe d'aliment est un non-sens diététique. L'équilibre est une construction reposant sur la diversité et le bon sens (seuls les excès posent problème).
 

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15 juillet 2015 3 15 /07 /juillet /2015 12:33
Aider son enfant en surpoids à manger moins

Des recherches ont montré que, jusqu'à l'âge de cinq ans, les enfants ont une très bonne capacité de régulation de leur prise alimentaire. Par exemple si on leur sert de très grosses portions de lasagnes, ils s'arrêtent d'en manger dès qu'ils n'ont plus faim. Dans ce mode de fonctionnement instinctif la satiété est indépendante d'éléments extérieurs comme par exemple la taille des portions, l'heure du repas, la disponibilité de la nourriture...

Passé 5 ans les enfants ont tendance à davantage se fier à des éléments extérieurs à leurs sensations internes comme la faim et la satiété. Tout se passe comme si la régulation naturelle et instinctive de leur prise alimentaire se déréglait.

Cela explique que les problèmes de poids chez les enfants apparaissent souvent à cette période de la vie. Les enfants en surpoids connaissent souvent une prise de poids trop rapide (que nous appelons "rebond précoce") vers l'âge de 5 ans.


Il est difficile de savoir si cette dérégulation est génétique ou consécutive à l'influence de l'éducation de l'enfant. Mon avis personnel est que cette dérégulation est double:

- certains enfants semblent avoir une tendance naturelle à la gourmandise (manger goulument, se resservir par gourmandise, avoir envie de manger lorsqu'un aliment appétissant est sous leurs yeux...)

- cette tendance à "surmanger" est favorisée par le style éducatif. Des travaux montrent que l'attitude parentale joue un rôle majeur dans la constitution du surpoids chez l'enfant. Parmi ces facteurs la fréquence de l'offre alimentaire ainsi que les encouragements verbaux à manger sont considérés comme des éléments prépondérants.

Ces travaux et ces constats cliniques nous apprennent donc plusieurs choses. Si un enfant a tendance à grossir plusieurs mesures permettent de l'aider:

- limiter les stimulations visuelles: ne pas laisser les aliments appétissants à porter de vue. Surstimuler l'enfant risque de manger sans faim

- contrôler l'environnement : ne pas laisser les friandises, biscuits... dans un placard très accessible.

- Inviter l'enfant à différencier la faim de la gourmandise. Une mesure simple consiste à demander à l'enfant de se servir une portion adaptée à son niveau de faim.

- Ne pas resservir l'enfant. Même si cette mesure est parfois frustrante pour l'enfant, il faut bien constater que dans la très grande majorité des cas la deuxième portion est pour la gourmandise (et non pour combler la faim).

- Cesser tout forcing à finir l'assiette

Même si ces mesures peuvent paraître simples elles permettent souvent une réduction du nombre de calories ingérées (en réduisant l’excès dû à la gourmandise).

Toutefois même si ces recommandations semblent faciles à mettre en place elles peuvent être source de frustration chez l'enfant. Cette frustration est naturelle. Une attitude parentale constructive pourrait consister à valider avec le plus de douceur et d'empathie les difficultés et la frustration rencontrées par l'enfant ("je comprends mon chéri que tu trouves ça injuste de ne pas pouvoir te resservir"). Autre attitude positive : valoriser verbalement les efforts réalisés par l'enfant. Cela paraît évident mais il faut constater que tous les parents du monde (et je m'inclus dedans) ont tendance à se focaliser sur les difficultés et les erreurs.

 

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25 octobre 2014 6 25 /10 /octobre /2014 16:22

Bonjour Mr Saffer, c'est décidé le mois prochain j'arrête de fumer. Je suis très motivée  mais j'ai peur d'avoir faim. J'ai l'impression que la cigarette me coupe l'appétit. Est-ce uniquement dans la tête? Y-a-t-il des solutions pour ne pas avoir de fringales à l'arrêt du tabac? Pour tout vous dire l'idée de prendre du poids me fait très peur.

Blandine

 

Ma réponse:

 

Cette question m'est souvent posée. L'effet coupe-faim du tabac est en effet une réalité ceci s'explique par le fait que la nicotine élève le taux de glucose et d'acides gras dans le sang. Le système nerveux dit sympathique réagit à la nicotine en entrainant une libération d'hormone stimulante comme l'adrénaline et la noradrénaline. Ces deux hormones engendrent la libération de glucose dans le sang. En outre, la nicotine inhibe la production d'insuline, une hormone du pancréas, dont l'un des rôles est, justement, de réduire la teneur en glucose du sang. A côté de ça la nicotine, d'après des études récentes, réduit la libérations d'une hormone cérébrale le neuropepetide Y qui ouvre l'appétit.  Ces mécanismes expliquent l'effet coupe-faim de la cigarette.

Je vous rassure Blandine un accompagnement personnalisé et pluridisciplinaire vous aidera à bien gérer votre futur sevrage et de limiter votre prise de poids au maximum.

Par exemple, plusieurs études montrent l'intéret des substituts nicotiniques (patch, gommes) sur la gestion du poids.

Une prise en charge diététique adaptée permet également une meilleure gestion du poids. Il n'est bien évidement pas question ici de mettre en place un régime restrictif basé sur des interdits mais de mettre en place des corrections alimentaires adaptées et simples à mettre en pratique. Par exemple la mise en place d'un petit déjeuner pauvre en sucres rapides et riches en protéines permet d'avoir une glycémie stable toute la matinée ce qui évite les fringales. Dans tous les cas la prise en charge doit être personnalisée.

Il convient également de réaliser un travail sur l'acceptation d'une prise de poids modérée. En effet beaucoup d'émotions peuvent venir nous freiner dans ce beau projet (image corporelle négative, anxiété excessive à l'idée de grossir...). Des travaux menées par l'quipe de Perkins sur le sujet montrent que les femmes les plus préoccupées par leur poids accompagnées sur ce travail d'acceptation prennent en général beaucoup moins de poids que celles ayant simplement suivies un régime ou ayant arrêté le tabac sans accompagnement (en moyenne 2,5 kilos pour les femmes ayant fait un travail sur le rapport au corps, 5,4 kilos pour les femmes ayant suivi un régime et 7,7 kilos pour celles n'ayant bénéficiées d'aucun accompagnement).

Comme vous l'avez compris Blandine je vous invite donc à être bien accompagné durant votre futur sevrage. Cet accompagnement doit être idéalement réalisé par un tabacologue (ou à défaut par un médecin généraliste), un diététicien ou un nutritionniste et par un professionnel de la psychologie compétent sur les problématiques d'image corporelle et d'addiction.

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31 août 2014 7 31 /08 /août /2014 11:54

Replay de l'émission : Manger un peu, beaucoup, à la folie, pas du tout ...

 

 

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9 juillet 2014 3 09 /07 /juillet /2014 17:43

Bonjour Mr Saffer, mon enfant de 4 ans ne mange pas le matin.
Certains nutritionnistes considèrent ce repas comme capital. Ma diététicienne considère quand à elle que les enfants savent s'écouter et se réguler et que s’ils n'ont pas faim le matin c'est qu'ils n'ont pas besoin de manger. Quel est votre avis sur le sujet?

 

Ma réponse:

Votre diététicienne a raison, l'écoute des sensations alimentaires est importante. Il est indispensable pour un enfant de reconnaitre sa faim et de la respecter.

D'un autre côté le petit déjeuner est un repas très important pour l'équilibre alimentaire. Prendre un petit déjeuner est associé à un meilleur apport en de nombreuses substances nutritionnelles précieuses (vitamines, minéraux...).
Des études récentes ont également mis en évidence que la prise de ce repas était corrélé à des effets positifs sur la performance cognitive, la mémoire, l'attention et la créativité. En gros les enfants scolarisés ont davantage intérêt à prendre un petit déjeuner que de si soustraire. 

Dans les pays latins nous avons une chronologie de la prise alimentaire qui repose sur un système éducatif qui amène l'enfant à "avoir faim au bon moment" ; avoir faim le matin résulte donc d'un apprentissage. 

Dans le cas de votre enfant il est peut-être intéressant de se poser la question suivante : comment aider avec bienveillance notre enfant à prendre ce repas?

Voici quelques pistes qui vous seront peut-être utiles:

- Se donner du temps. Acquérir un nouveau comportement demande du temps. En étant trop pressé vous risquez de mettre une pression contre-productive à votre enfant.

- Créer un cadre propice. Les enfants ont besoin de temps le matin. Il convient de pouvoir consacrer au moins 20 minutes à ce repas. Pour cela il convient d'être bien organisé, de ne pas se lever au dernier moment...

- Inviter l'enfant à goûter une bouchée sans le forcer et sans auncune pression, ce repas doit rester agréable, convivial 

- Donner l'exemple. Les enfants sont plus susceptibles de manger le matin si, dans leur famille, les adultes prennent aussi leur petit déjeuner

- Proposer, dans un premier temps, des aliments appréciés par l'enfant

- Commencer par prendre un petit déjeuner en famille le week end

- Alléger légèrement le dîner afin que votre enfant ait un peu faim le matin

Bien évidement cette liste n'est pas exhaustive, il est possible que vous trouviez vous même vos solutions. L'important est de placer la bienveillance au cœur de votre démarche.

bonne journée

 

Florian

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16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 21:19

Bonjour Mr Saffer, j'ai souvent très faim avant de passer à table sur le dîner, j'ai tellement faim que je mange vite, de grosses portions. Pensez-vous qu'il soit judicieux de faire un goûter dans l'après midi sachant que j'ai toujours entendu qu'il ne fallait jamais manger en dehors des repas? Si je peux m'autoriser un goûter vers quels aliments dois-je m'orienter?
Merci d'avance pour votre réponse

 

Françoise

 

 

Bonjour Françoise,

 

comme vous le faite remarqué il est fréquent de gérer son alimentation avec des règles rigides ("il ne faut jamais", "il faut toujours"...), or ces règles nous coupent souvent de notre ressenti et de nos besoins.
Beaucoup s'interdisent de goûter alors que ce repas peut leur permettre d'améliorer leur nutrition.


Vous avez d'ailleurs observé Françoise que votre niveau  de faim est trop haut sur votre dîner, nous pouvons imaginer que recharger les batteries en début de soirée pourrait vous aider à aborder le dîner avec plus de sérénité.
Je vous invite donc à expérimenter de prendre une collation et d'observer ce qui se passe.

Bien évidement je vous invite à préférer des aliments nutritionnellement intéressants:

 

- fruits frais ou fruits secs (abricots, pruneaux, figues...)

- fruits à coque non salés (noix, amandes, noisettes...)

- pain complet, galettes de riz

- céréales type muesli ou flocons d'avoine

- chocolat noir

- laitages

- biscuits type "petit beurre"

- ...

 

Bonne expérimentation gourmande

 

Florian

 

 

 

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17 décembre 2013 2 17 /12 /décembre /2013 10:30

Pour un diététicien il est intéressant de différencier deux formes de diététique.

La première fait référence à l'étymologie grecque "diaita" qui signifie "art de vivre"; c'est la vision humaniste de la diététique, celle qui permet à l'individu mais aussi aux collectifs d'être en phase. C'est la diététique qui réuni la triple fonction plaisir/réunir/nourrir. Diaita est également une vision intégrative de la diététique, elle ne réduit pas la diététique à la nutrition mais l'intègre dans une vision plus large incluant avec elle sociologie, psychologie, anthropologie et philosophie.

La seconde est un néologisme, "diétiktat" (l'américain M. Pollan lui préfère le terme "nutritionnisme"), vision post moderne de la diététique dans laquelle celle-ci est utilisée comme un moyen de contrôler le corps, de le normaliser. Diétiktat c'est la diététique qui nous est imposée comme un dogme.
"Dietiktat" c'est également la vision de la diététique de l'industrie agro-alimentaire qui en sur-médicalisant notre assiette génère toujours plus d'anxiété ce qui génère toujours plus de consommation.
Enfin diétiktat c'est la diététique qui réduit l'aliment à une addition de nutriments. C'est le dogme qui était déjà dénoncé dans l'excellent livre de mon ami Paul Ariès en 1997, la Fin des Mangeurs (Desclée de Brouwer). Je terminerai d'ailleurs par une citation de Ariès extrait de cet ouvrage de référence.
« la techno-science prend de plus en plus ouvertement le pouvoir et les diététiciens se muent de plus en plus en clergé »

 

http://ecx.images-amazon.com/images/I/41QSF598RTL._.jpg

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29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 11:56

Simon a 37 ans, il marche 1 heure par jour pour se rendre au travail, il est sportif et pratique le VTT régulièrement, son bilan biologique parfait. Il est heureux en amour et est entouré d'amis. Il ne fume pas, et ne bois que modérément. Il gère parfaitement son stress.

Pourtant Simon du fait de son IMC de 37 est considéré par l'OMS comme étant malade. Tout le corps médical le considère d'ailleurs ainsi. Dès qu'il se plaint de mal de dos, la réponse est toujours la même : perdez du poids. Dès qu'il se rend chez le médecin pour une simple grippe, le même refrain : "il faudrait que vous perdiez 20 kilos". 

La #surmédicalisation du poids ne va-t-elle pas trop loin? et surtout a-t-elle un sens?

Ne devrait-on pas en finir avec cette conception ridicule de la santé basée uniquement sur des chiffres?

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24 août 2013 6 24 /08 /août /2013 11:46

Ce billet m'a été inspiré d'un échange constructif avec mon ami et confrère Nicolas Sahuc.
Nicolas déclarait récemment sur sa page Facebook que  l'objectif du soin diététique consistait à : "désacraliser l'alimentation: retirER les auréoles et les fourches des aliments. Manger neutre".

Nicolas, par ces propos, invite le mangeur à se méfier des croyances sur les aliments "grossissants" ou "diététiquement incorrects". Je rejoins sur ce point mon confrère et j'ai d'ailleurs sur ce blog vivement critiquer le nutritionnisme  et les dangers de la restriction cognitive.    

 

Toutefois mon avis diverge un peu par rapport à celui de mon confrère. Pour moi il serait dangereux de retirer l'aspect symbolique de l'acte alimentaire (y compris les auréoles et les fourches).

 

Je me permets  de citer l'anthropologue Claude Lévi-Strauss "il ne suffit pas qu'un aliment soit bon à manger, encore faut-il qu'il soit bon à penser". En effet, je crois que sous sommes tous des "mangeurs magiques" qui incorporons avec chaque aliment les nutriments mais aussi leur symbolique, ce que le sociologue Claude Fischler appelle le principe d'incorporation. Je pense que cela fait partie intégrante d'une relation normale avec la nourriture.
J'illustre mes propos, pour celui qui est attaché au respect de la l'environnement et de sa santé, manger une pomme bio produit par un petit producteur local n'est pas qu'une source de nutriments ou simple aliment pour remplir l'estomac, c'est également un aliment chargé symboliquement, en l'ingérant il va se nourrir de cette énergie positive, la pomme bio serait ici un "bon aliment", un aliment avec une auréole pour reprendre la citation de Nicolas. Un aliment qui aurait bon goût (dans tous les sens du terme). En opposition pour ce même mangeur la bouffe industrielle ayant traversée trois fois la planète pour finir sur l'étale d'un supermarché serait "le mauvais aliment", l'aliment diabolique.
Pour moi cela est sain et universel. Cette classification bon/mauvais permet simplement au mangeur d'être en cohérence avec son identité.


Pour moi l'objectif du soin diététique consiste à accompagner nos patients vers des choix cohérents avec leurs valeurs.

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