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8 janvier 2014 3 08 /01 /janvier /2014 18:27

Commençons par la visualisation de la vidéo suivante

 

 


 

 Mon métier de diététicien m'offre la chance d'accompagner de nombreuses personnes souffrant de troubles alimentaires comme la boulimie ou l'hyperphagie.


Le travail comportemental que je propose donne, dans la plupart des cas, des résultats assez rapidement (réduction du nombre de crise de boulimie, moins de restrictions...) toutefois d'une manière paradoxale un grand nombre de patient n'a pas conscience de ces améliorations et restent focaliser sur ce qui ne va pas. Tout se passe comme si leur focale attentionnelle était uniquement dirigée vers leurs sensations et émotions désagréables en lien avec leur problématique.


Le travail que nous proposons doit donc amener la patient à ouvrir son champ attentionnel à toutes les sensations et perceptions possibles : désagréables comme agréables.


L'idée n'est pas de nier la souffrance ou de la réduire mais bien d'élargir la focale.

 

La pleine conscience est un outil intéressant, elle vise à ce que nous soyons davantage  présent à nous-mêmes pour accueillir les différences expériences que nous vivons. En apprenant à "être dans le moment" nous vivons mieux les expériences désagréables et nous profitons mieux des expériences agréables.

 

Belle journée

 

Florian

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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 12:59

Bonjour Mr Saffer, je souffre depuis près de 10 ans de boulimie nocturne. Je me gave toute la nuit un peu comme un robot, je me couche en ayant le sentiment d'être sale... je suis écoeurée toute la matinée et j'ai du mal à me nourrir avant 18h. Je ne sais plus quoi faire. J'ai organisé ma vie autour de cette maladie, je ne travaille que l'après midi pour pouvoir dormir en matinée, j'ai renoncé à avoir une vie de couple... J'aimerai m'en sortir.

Anna

Bonjour Anna, 

vous semblez souffrir d'un trouble alimentaire appelé "night eating syndrome". Le trouble de l’alimentation nocturne (night-eating syndrome ou NES) consiste en une anorexie matinale, une hyperphagie en fin de journée et une insomnie.Les troubles de l’alimentation nocturne se traduisent par un décalage de la prise alimentaire dans la soirée. Les personnes qui souffrent de ces troubles ne mangent rien avant le début, voire la fin de l’après-midi. Elles consomment de grandes quantités de nourriture pendant, et surtout après le dîner, éventuellement jusque tard dans la nuit. Leurs habitudes alimentaires les poussent à ingérer 50% de tous les aliments avalés quotidiennement après 20h. Elles souffrent bien souvent de troubles du sommeil et se relèvent  la nuit pour manger, dans un état proche du somnambulisme. Certaines personnes décrivent une amnésie des crises dont ils ont la preuve en retrouvant les restes de leur festin le lendemain. L’absence d’appétit le matin et, par conséquent, le refus de prendre un petit déjeuner est constamment associé au NES.

Il existe plusieurs pistes vous permettant d'avancer face à cette problématique:

- la première consiste à retrouver un rythme de vie. Dans les cas de NES l'horloge biologique et beaucoup de sécrétions hormonales (cortisol, mélatonine...) sont désynchronisées: il est conseillé de se lever le matin et de s'exposer à la lumière afin de remettre à jour cette horloge interne. La lumière du soleil a une influence très importante sur la sécrétion de mélatonine.

Retrouver un rythme alimentaire est également une priorité; afin de faciliter la resynchronisation de l'horloge biologique et les sensations de faim, il semble central de faire un vrai repas à midi et sur le dîner(et cela même si la faim est basse). En effet en mangeant plus en journée l'impulsion nocturne est forcement réduite; cette impulsion, bien que souvent en lien avec les émotions, est en grande partie due au manque d'apport énergétique en journée.

- la seconde piste consiste à améliorer le rapport à l'alimentation et au poids. Il est fréquent que les patients souffrant de NES soit piégés dans le cercle vicieux suivant : compulsion nocturne --> culpabilité/peur de grossir --> restriction en journée/hypercontrôle alimentaire --> augmentation de l'anxiété face au poids --> perte de contrôle nocturne. Mon expérience clinique me montre que pour certains patients 50 à 80% du temps est consacré à contrôler cette anxiété.
Ce travail, comme vous le comprenez demande un vrai travail sur les émotions qu'il semble important de réaliser avec un professionnel compétent. 

- la troisième piste consiste à mieux gérer le stress et l'anxiété. Il est fréquent que les crises soient majorées par le stress. Cohérence cardiaque, méditation en pleine conscience... peuvent être des alliés utiles permettant de mieux vivre avec l'anxiété.

- la dernière piste consiste à réinvestir une vie qui a du sens. Le trouble réduit la vie à contrôler les symptômes. Comme vous l'évoquez Anna votre vie est organisée autour de la maladie ce qui vous coupe certainement d'activité importante pour vous (voir du monde, avoir des activités plaisantes, construire une vie de couple...). 

Dans tous les cas je ne peux que vous encourager à consulter. Il me semble pertinent que vos soins soient coordonnés par un psychiatre. Ce dernier pourra éventuellement vous prescrire un traitement médicamenteux si besoin. Un travail psychothérapeutique ainsi qu'une prise en charge diététique pourront compléter votre traitement.
J'insiste beaucoup sur le fait de choisir des professionnels compétents ayant une bonne expérience dans la prise en charge des troubles alimentaires.

Je vous souhaite beaucoup de courage dans cette démarche.

 

Florian

 

#night eating syndrome #chronobiologie #boulime nocturne # sommeil #diététique comportementale #TCA #psychonutrition

 

 

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12 septembre 2013 4 12 /09 /septembre /2013 11:14
"La folie c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent."[Albert Einstein]

Cette citation de Einstein souligne la difficulté que vive beaucoup de personne souffrant de troubles alimentaires. Leur stratégie consiste souvent à réduire leurs apports alimentaires en espérant mieux gérer leur poids et être enfin libéré de leur sentiment désagréable en lien avec leur apparence.
Les privations soulagent parfois mais n'amènent jamais vraiment à la liberté et au bonheur. Au contraire ils s'engluent souvent dans une spirale sans fin.

Notre travail, en thérapie comportementale, consiste justement à élargir le répertoire comportementale du patient, cela consiste à expérimenter de nouveaux comportements et d'observer ce qui se passe autour de cette expérimentation (ressenti, émotion...).Les émotions venant freiner la mise en place de nouveaux comportements sont identifiées. Dans les approches comportementales dites de 3eme génération les émotions comme l'anxiété ou la honte sont considérées comme étant naturelles. Notre travail consiste à aider le patient à interagir différemment avec la souffrance (avec à la fois de la distance et de la douceur).

Le cadre thérapeutique est souvent jugé rassurant pour les patients pour avancer dans cette voie.


Si vous vous sentez piégé par cette folie décrite par Einstein n'oubliez pas qu'un professionnel compétent (psychothérapeute, psychiatre, diététicien comportementaliste...) peuvent vous aider et vous soutenir dans ce travail. Avant de prendre rendez-vous n'hésitez pas à interroger le praticien sur ses formations, son approche et son expérience dans le domaine.

 

Agréable journée

 

F

 

#diététique comportementale #approche comportementale et TCC  #TCA

 


 

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28 juin 2013 5 28 /06 /juin /2013 08:59

Voici un schéma simple mettant en avant les mécanismes alimentant la problématique de la boulimie.

Boulimie therapie comportementale1

Ce schéma bien que simpliste permet de comprendre les différents axes de la prise en charge thérapeutique.


Cette prise en charge implique notamment un travail de fond sur l'image corporelle et l'influence des schémas de pensées sur les comportements alimentaires.

Des pensées en lien avec l'image corporelle  comme "personne ne pourra aimer une grosse vache comme toi" sont souvent associées à un fort sentiment de honte. Les restrictions caloriques peuvent être perçues comme une réaction à ce sentiment de honte visant à atténuer ce ressenti.
La crise de boulimie peut être considérée comme la réponse logique de l'organisme à la privation et aux frustrations induites. La boucle est à nouveau réalimentée par la honte d'avoir perdu le contrôle.
Cette honte est alors associée à des pensées rigides dichotomiques (ex: "si tout n'est pas parfait, tout est loupé"...). C'est cette même honte qui est à l'origine des restrictions compensatoires ("vu comme tu as mangé, demain c'est restriction").

 

Le travail réalisé en thérapie d'acceptation (ACT) vise justement à ne plus être l'esclave de cette émotion.
 
Ce travail permet d'entrainer plusieurs habiletés :

 

- l'accueil bienveillant des différentes émotions désagréables comme la honte ou l'anxiété de prendre du poids

- la défusion, c'est à dire la capacité d'observer ses pensées désagréables avec un peu de distance

- le contact avec le moment présent (y compris en présence d'émotions désagréables)

- la réalisation de choix en cohérence avec les choses importantes (amis, famille, santé...) et cela y compris en présence d'émotions désagréables

 

Florian Saffer
Diététicien
Thérapeute comportementaliste - thérapeute ACT

 

 

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approche comportementale
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Le livre sur la matrice ACT

Livre sous la direction de Kevin Polk et Benjamin Schoendorff comprenant un chapitre dédié à l'utilisation de la thérapie ACT dans les troubles alimentaires rédigé par Florian Saffer.
Livre dédié aux professionnels