Beaucoup de personnes souhaitant perdre du poids ou maintenir leur poids s’imposent une alimentation très légère, très restrictive, excluant ou limitant fortement les féculents, le pain, les matières grasses, et les aliments plaisir. Ce comportement de contrôle volontaire de ses prises alimentaires est appelé restriction cognitive.
Il en résulte une absence de prise en compte des sensations alimentaires régulatrices que sont la faim et la satiété. Or, on sait que ce sont des signaux essentiels dans la régulation du poids corporel : ils renseignent le sujet sur son état métabolique et lui permettent d’adapter ses apports alimentaires à ses besoins réels. A la longue la restriction cognitive entraine un dérèglement de ces mécanismes naturels de contrôle du poids.
Cet état de privation permanente entraine une hyper réaction des systèmes hormonaux de contrôle du poids qui vont augmenter la faim, il devient très difficile de lutter, le sujet en restriction cognitive entre dans un état de frustration constante.
En pratique, cet hypercontrôle alimentaire et mental est souvent débordé : il suffit de se laisser tenter par une petite quantité d’aliment interdit pour sombrer corps et âme dans la perte de contrôle et manger sans frein. Puis viennent la culpabilité et le sentiment d’échec et le rétablissement de l’hypercontrôle.
Pour conclure, s’imposer une alimentation très restrictive ne tenant pas compte de la sensation de faim et de satiété et excluant tout aliments plaisir, dans le but de perdre du poids, est
voué à l’échec et risque même d’empirer la situation ; l’organisme pert petit à petit sa capacité de contrôle du poids. De plus les frustrations liées aux privations entrainent fréquemment
une perte de contrôle associée à une reprise du poids précedement perdu ; bien souvent la privation a été tellement mal vécu par l’organisme que la reprise de poids est supérieure à la
perte.
La restriction cognitive paraît donc être la meilleure solution pour prendre du poids tout en étant dans un état de frustration et d’échec permanent.
Les suivis nutritionnels proposés par les diététiciens formés aux thérapies comportementales et cognitives permettent de manger de tout et à sa faim évitant ainsi la restriction cognitive.
Florian Saffer- diététicien - comportementaliste