Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 octobre 2013 4 10 /10 /octobre /2013 11:48

Paul a 15 ans et souffre d'un léger surpoids, il est gourmand, mange vite et a, comme tous les jeunes de son âge, une attirance marquée pour la malbouffe. Cela préoccupe beaucoup sa maman; le surpoids de son enfant active chez elle des peurs terribles "mon enfant risque d'être rejeté", "si nous n'agissons pas il va devenir diabétique comme sa grand mère"...ces peurs se traduisent chez elle par une surfocalisation sur l'assiette de son fils, tout ce que mange Paul est scruté, le moindre écart est diabolisé... Paul se sent fliqué, infantilisé ce qui génère chez lui beaucoup d'irritabilité, nervosité qui le pousse à manger pour se calmer. Il éprouve également un fort sentiment d'injustice, Justine sa soeur cadette de 13 ans qui elle, naturellement très mince, s'ampiffre de bonbons...sans avoir à subir de pression. Justine ne comprend pas pourquoi son frère est contrarié par cette situation ce qui génère une dégradation de leur relation. L'ambiance à table est mauvaise et le repas n'est plus associé à la convivialité d'autant.

Le stress associé à ce contexte de tension familiale fait que Paul ne perd pas de poids ce qui entretient chez lui le sentiment de ne pas avoir d'emprise sur son comportement alimentaire. Bien évidemment ce sentiment est associé à une énorme culpabilité. Cette absence de résultat vient majorer l'anxiété de sa maman... En réponse celle-ci amplifie le problème en ajoutant "un peu plus de la même chose"* (en l'occurrence de la pression).
Le serpent se mord la queue et chaque morsure est de plus en plus douloureuse...

* expression utilisée par le psychologue Paul Watzlawick. 

 

Quelles solutions apportées à cette famille?

Dans un cas comme celui-ci plusieurs pistes me semble intéressantes à explorer. 

 

- Encourager cette famille à replacer la convivialité au coeur des repas. Un repas convivial a un impact positif sur l'humeur et il semble difficilement concevable que le changement attendu se produise dans une ambiance tendue. 

- Valider l'anxiété de la maman et recadrer la situation : cette anxiété est le signe que cette maman a la volonté d'aider son fils. La pression qu'elle met sur son fils n'est finalement qu'une maladresse. Il me semble important que Paul ait conscience de cela. Ce recadrage permet d'envisager toute cette pression comme un acte d'amour.

- Mettre en avant que dans ce cas  la solution "mettre la pression" est une partie majeure du problème et que cette solution va à l'encontre même de l'intention de la maman de Paul (aider son fils avec bienveillance)

- Inviter la maman de Paul à imaginer le ressenti de son fils (l'empathie est une clef ici importante)

- Inviter cette maman à réfléchir à l'attitude bienveillante qu'elle pourrait adopter pour aider son fils. Cette attitude bienveillante servira alors de boussole indiquant la direction dans laquelle avancer

- Inviter cette maman à prendre en compte le "feed back", c'est-à-dire la fonctionnalité des comportements. Pour faire simple observer ce qui marche et ce qui ne marche pas pour avancer dans la direction de la bienveillance.

Par exemple : observer que les remarques négatives rendent Paul irritable est un feed back indiquant que l'attitude n'est pas fonctionnelle.

A l'opposé, prendre conscience que le comportement "valoriser Paul" lui permet d'être plus motivé est un feed back positif

 

#approche familiale #surpoids #adolescent #palo alto #analyse fonctionnelle et contextuelle #ACT #diététique comportementale #changement familiale

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

 

approche comportementale
60 avenue du médipôle
38300 Bourgoin-Jallieu
0474283998

Le DVD

Articles RÉCents

Le livre sur la matrice ACT

Livre sous la direction de Kevin Polk et Benjamin Schoendorff comprenant un chapitre dédié à l'utilisation de la thérapie ACT dans les troubles alimentaires rédigé par Florian Saffer.
Livre dédié aux professionnels