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8 septembre 2013 7 08 /09 /septembre /2013 12:16

Quelle la meilleure façon d'inclure à un enfant les bases d'une alimentation saine?

 

Lui remplir la tête de messages nutritionnels? Manger 5 fruits et légumes, éviter le fast-food...?

 

Il semble que cette approche a ses limites. La transmission d'informations n'a qu'un impact limité sur les changements de comportements. (les fumeurs ignorent-ils que "fumer tue"?...)

 

Quelles autres solutions alors?

 

022-copie-1.JPG 


De nombreux travaux ont mis en évidence qu'un rapport sain avec la nourriture était fondamental. Concrètement manger et préparer le repas doivent être des moments plaisants.

Certains spécialistes, comme la psychologue du goût Nathalie Rigal, conseillent aux parents d'impliquer les enfants dans la préparation du repas.
Inviter un enfant à remuer une sauce, à éplucher un oignon, à mélanger une pâte à crêpe...permet à l'enfant d'être dans le respect du produit.

Cela crée chez eux une curiosité propice à de nouvelles expériences gustatives (les enfants ayant participé à la préparation de légumes ont davantage tendance à en manger).
De plus, il est évident que lorsque nous respections un plat nous avons tendance à le manger plus lentement, en le savourant ce qui est propice à l'écoute des sensations alimentaires.

 

 

  A lire d'urgence : La naissance du goût de Nathalie Rigal

 

#alimentation de l'enfant #éducation au goût #éducation bienveillante #diététique

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21 mai 2013 2 21 /05 /mai /2013 16:19

prezi

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23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 11:26

diététique a pour éthymologie : diaita qui signifie "art de vivre"; c'est à dire une façon de se comporter avec respect avec son corps et les aliments.

Cela n'a rien a voir avec la vision moderne que nous pouvons en avoir : contrôler/martyriser son corps par des régimes et des restrictions. Cela est même antagoniste avec l'essence même de notre travail, la restriction et le contrôle coupant l'homme de son élan vital.

La diététique est donc une science allant dans le sens de la vie. Elle sous entend une écoute de ses besoins et leur satisfaction.

Je termine ce très court billet par une citation de Socrate
"que chacun s'observe lui-même et note quelle nourriture, quelle boisson, quel exercice lui conviennent et comment il faut en user pour conserver la santé la plus parfaite.''

Agréable journée

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3 octobre 2012 3 03 /10 /octobre /2012 10:44

"Manger 5 fruits et légumes" impossible d'ignorer ce slogan; la télévision, la radio, la presse écrite nous le ressasse en boucle depuis maintenant plusieurs années. Force et de constater que les changements de comportements induits par ces messages sont minimes; malgré le fait que ces recommandations sont connues de tous, la consommation de fruits et légumes ne décollent pas franchement.

 

Comment analyser cet échec?

 Nous pouvons relever plusieurs erreurs majeures dans la communication.

Que retiennent concrètement les français sur les quantités de fruits et légumes à manger quotidiennement : qu'il faut manger 5 fruits et légumes soit plusieurs par repas; laissant entendre que les végétaux devraient être consommés massivement. Considérant cet objectif comme inatteignable beaucoup renoncent à en consommer plus.

 

Or l'ensemble des travaux scientifiques montrent que les fruits et légumes sont bénéfiques pour la santé dès 400 à 500g par jour soit 5 portions de 80 à 100g. Il serait intéressant de préciser qu'une pomme pèse en moyenne 200g ce qui correspond déjà à 2 portions sur les 5 préconisées.
Atteindre les 5 portions est en réalité très aisé : 1 jus de fruit le matin (1 portion) - une crudité à midi (1 portion) - 1 pomme à 17h (2 portions) - un bol de potage au dîner (2 portions).

 

Seconde maladresse : les fruits et légumes sont, dans les sports de prévention, présentés crus ou non peu cuisinés.
En visionnant ces spots nous pouvons avoir l'impression qu'il est préférable de manger cru ou cuit à l'eau...laissant entendre d'une manière subjective que le plaisir doit être absent pour tirer profit des bénéfices santé des végétaux.
C'est selon moi une aberration. Prenons l'exemple de l'alimentation crétoise (souvent prise en exemple comme le meilleur  modèle d'alimentation santé) ; en Crète chaque préparation est un régal, les légumes sont cuisinés à l'huile d'olive  ou sont incorporés dans des plats délicieux comme la moussaka.

 

Nos campagnes de promotion des fruits et légumes ne seraient-elles pas plus efficaces si le plaisir était davantage mis en avant? Ne serait-ce pas plus cohérent avec notre culture alimentaire axée sur les plaisirs de la table et la convivialité? Les responsables de ces campagnes ne devraient-ils pas s'inspirer  des méthodes de marketing utilisées par l'industrie alimentaire qui a compris depuis toujours que le plus important pour vendre un produit est de faire saliver le consommateur?

 

Florian Saffer

 

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14 septembre 2012 5 14 /09 /septembre /2012 19:16
Vision stéréotypée de la diététique vision humaniste de la diététique

http://image.excite.fr/gastronomie/guide/conseil-dietetique-default-25489-0.jpg

  • restriction
  • privation
  • sans graisses
  • sans sucre
  • cuisson à l'eau
  • état de lutte
  • se contrôler
  • être limité
  • ...

http://www.julienbinz.com/photo/art/default/3429254-4934418.jpg?v=1321210514

  • mode de vie/art de vivre
  • plaisir
  • partage
  • traditions culinaires
  • se ressourcer
  • être bien dans son assiette
  • s'écouter, se respecter
  • être curieux
  • ...
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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 21:05

Bon nombre de régimes s’accompagnent d’une liste d’aliments interdits. Pourtant, des études ont démontré que le fait de se priver complètement ou de façon exagérée d’un aliment augmentait notre envie de consommer cet aliment et nous amenait à en consommer des quantités plus importantes. De plus cette consommation est souvent associée à un sentiment de culpabilité. En gros se mettre des interdits catégoriques mènes à manger plus et contribue à instaurer un rapport conflictuel avec la nourriture.
Mieux vaut donc se permettre des biscuits à l’occasion que de se retrouver avec des rages incontrôlables qui nous amèneront à vider le sac !

Retrouvez des exercices pour retrouver un rapport sain avec la nourriture dans le DVD : les kilos émotionnels
http://www.alimentation-emotionnelle.fr/

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30 août 2011 2 30 /08 /août /2011 10:40

Parmi les aliments diabolisés par le discours diétético-nutritionnel ambiant le fromage est souvent cité.

 

Accusé d’être trop gras, trop salé, riche en sel…c’est l’aliment à proscrire lorsque l’on souhaite faire attention à son poids et à sa santé.

 

Or même si ces accusations sont fondées, il est important de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Se focaliser sur un seul aliment n’est pas une stratégie pertinente lorsque l’on souhaite améliorer ses habitudes alimentaires. Il est important d’avoir un raisonnement sur la globalité de son alimentation. Dans une alimentation équilibrée chaque aliment à sa place, y compris les aliments gras et salé, ils ne doivent, simplement, pas être consommé de manière excessive (n’est-ce pas du bon sens ?). En d’autres termes, Manger du fromage une fois par jour n’est pas un problème si les repas sont convenablement structurés et équilibrés.

 

De plus, les graisses du fromage, accusées d’être mauvaises pour la santé de nos artères, sont très mal absorbées. En effet les fromages sont riches en calcium, il se forme entre le calcium et les acides gras des « savons » non absorbables et qui seront ainsi éliminés dans les selles.

 

Autre point, il faut garder à l’esprit que le fromage n’est pas dépourvu d’intérêts nutritionnels, c’est une excellente source de calcium, de protéines, de vitamine (B, K).

 

Enfin, la recherche du plaisir dans l’acte alimentaire est indispensable. Or le plaisir, le vrai, ne nécessite pas d’ingurgité de grosse quantité. Il est important d’apprendre à ne rien s’interdire de manière catégorique mais d’apprendre à apprécier, à déguster, à savourer…

Plutôt que de manger uniquement des fromages allégés à la flaveur peu intéressante, il est possible de s’autoriser quotidiennement une petite part (mais délicieuse) d’un vrai fromage digne de ce nom de l’étaler sur une délicieuse tranche de pain et d’apprécier ce moment.

 

Bonne dégustation.

 

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23 juillet 2011 6 23 /07 /juillet /2011 09:52

Voici un texte extrait de la conférence "manger sans peur" de Paul Ariès sur la haine du gras.

 

Bonne lecture

 

La haine du gras n’est pas un phénomène naturel. Elle mérite donc des recherches interdisciplinaires tant elle devient un symptôme du caractère pathologique de notre société. Deux indices : plus d’un américain sur trois considère que le gras est une toxine, plus d’une française sur trois suit un régime alimentaire en dehors de toute pathologie… Comment a-t-on pu faire de cet aliment des Dieux de l’antiquité un poison ? Comment peut-on « bien manger » si on oublie que le gras est le support du goût ? De nombreux chercheurs nord-américains tentent de comprendre depuis des années cette diabolisation du gras, comme symptôme de notre modernité historique.

On sait déjà que cette haine du gras apparait en Angleterre au moment de la réforme religieuse. Pour le dire simplement : les catholiques romains aimaient le gras, tout comme les français, donc les réformés insulaires vont devoir détester le gras : « Historiquement parlant, les origines de cette réaction peuvent remonter à l’Angleterre du XVIIe siècle, quand la gourmandise et la luxure, le couple infernal, étaient des péchés mortels.
La gourmandise ne consistait pas seulement à trop manger mais à consommer trop de nourritures riches en graisses (…) Il y a quatre cent ans, la cuisine riche était quasiment interdite en Grande-Bretagne parce que c’était la cuisine préférée des Français, des Italiens et des catholiques et était perçue comme une menace pour le protestantisme anglais » (Linda Murray-Berzok, Une question de moralité, in Malaise, honte, plaisir, revue Slow, 1994, page 24). La haine du gras fut donc la forme que prit la déclaration d’indépendance à la fois religieuse (protestantisme) et nationale (insularité). Ce mécanisme est bien connu des politologues : on se définit toujours par opposition à son (ses) adversaire(s).

On sait aussi que cette haine du gras accompagna celle de la sexualité. Linda Murray-Berzok a pu établir l’importance de ce lien notamment dans la littérature populaire anglaise. Une femme mangeant « gras », une femme obèse serait aussi nécessairement une femme avide de sexualité, une femme incapable de se contrôler, bref une femme dominée par ses pulsions. L’historienne ajoute : « Il est éloquent que ce soit Madame Sprat (personnage central de la littérature populaire britannique) et non son mari Jack qui mange gras, restant fidèle à l’image des femmes qui, du moins à partir d’Eve, étaient des créatures luxurieuses aux appétits sexuels avides. » Cette disqualification morale des personnes obèses concerne aussi aujourd’hui les enfants et les hommes. On a même vu se constituer aux Etats-Unis une association des personnes obèses souffrant de discriminations notamment au travail en raison de leur embonpoint. Linda Murray-Berzok a donc raison de noter que la minceur a été idéalisée pour réprimer le désir sexuel féminin… a contrario de l’ensemble des autres cultures où des formes opulentes ont toujours été symboles de séduction, de réussite sociale, etc. La femme parfaite française du XIXe siècle est encore la femme-fruit peinte par Renoir. Le signe de la réussite est le petit bourgeois bedonnant… signe qu’il a su « capitaliser »…


La haine du gras est donc aussi un enjeu social et un enjeu de pouvoir. Linda Murray-Berzok note que « Dans la culture américaine, on a toujours enseigné aux femmes à nier la faim et le désir de nourriture et de sexe mais dans le même temps et contradictoirement, on leur demande de donner de la nourriture et du plaisir sexuel aux autres ! » Certaines féministes pensent que cette contradiction est la cause du taux élevé de troubles du désir sexuel et alimentaire chez les femmes. La mondialisation de cette phobie du gras serait donc à mettre en relation avec la domination d’un modèle culturel angloaméricain…et partant du capitalisme. Domination insidieuse : toutes les enquêtes sociologiques réalisées montrent que,confrontées à de simples silhouettes en papier corrélées à des jugements de valeur, les personnes jugent toujours les personnes obèses moins dignes de confiance, plus volages : « la « maigre » était jugée comme sexuellement monogame, alors que la « grosse » était considérée comme ayant des meurs légères. S’abandonner à la nourriture riche en graisses signifiait automatiquement et immédiatement s’abandonner dans le domaine sexuel » (Linda Murray-Berzok ). Domination sociale : on sait en effet qu’on peut diagnostiquer l’obésité en fonction de la classe sociale. La haine du gras est donc une forme du mépris des puissants envers les faibles, une forme de racisme de classe qui viendrait conforter le sexisme et parfois le racisme. Le New York Times pouvait écrire en 1992 : « Les riches maigrissent, les pauvres vivent grâce aux frites. » Linda Murray-Berzok en conclut : « La répulsion vis-à-vis de la graisse a aussi une connotation de classe. Tout comme la manie de la minceur est un phénomène des classes supérieures et les troubles alimentaires se produisent principalement chez les femmes de cette catégorie, de même les gens prennent du poids au fur et à mesure qu’ils descendent l’échelle socio-économique. » La maxime de la modernité alimentaire (manger pour avoir la forme sans les formes) n’est-elle pas celle d’une société de « killers », d’un monde qui justement ne fait plus société ?

 

Le livre "Manger sans peur : diététique et écologie" est disponible ici

 

peur alimentaire #haine du gras # paul aries

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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 15:46

Tout(e) petit(e), il ou elle mangeait de tout avec plaisir. Là, vous ne le/là reconnaissez plus. A 3 ans, 4 ans, 5 ans, votre chérubin boude votre purée de carotte et ne réclame que des pâtes et du riz ! Vous êtes une "bonne maman" ou un "bon papa" et désirez lui assurer un bon équilibre alimentaire... Alors, que faire ?

 

 

La "néophobie alimentaire", c'est normal !

 

 

 

Les spécialistes le disent. A partir de 3/4 ans et jusque vers l'âge de 6/7 ans, l'enfant traverse une période dite de "néophobie alimentaire", marquée par la crainte des aliments nouveaux. "Est-ce la peur d'être transformé par la nourriture qu'il incorpore ? La peur de l'empoisonnement ? On ne le sait pas très bien," explique Nathalie Rigal, psychologue, auteur d'une thèse sur les préférences alimentaires chez l'enfant. Une chose est sûre, c'est que "le petit s'approprie l'aliment en lui donnant une identité". Autrement dit, il suffit de saupoudrer de persil sa purée de pommes de terre habituelle, pour que cela le/la perturbe et qu'il/elle la perçoive comme un aliment nouveau.

 


Deuxième facteur: à partir d'1 an et demi ou 2 ans, l'enfant entre dans la phase du "non". La nourriture peut être un terrain privilégié pour s'affirmer et s'opposer à ses parents. Ne vous étonnez donc pas de le/la voir apprécier les haricots verts à la cantine et les refuser chez vous !

 

 

 

Quelle attitude adopter ?

 

 

 

 - Dédramatisez! Riz, pâtes et pommes de terre sont bons pour sa santé ! Son corps dépense une sacrée énergie; il/elle a besoin d'un gros apport de sucres lents, contenus dans les féculents. Pas question cependant de ne le/la cantonner qu'à un type d'aliment. Proposez-lui de temps en temps, en plus des féculents et sans mélanger, une petite portion de légumes, (pas trop grosse car l'épreuve risque alors d'être insurmontable!). "N'hésitez pas à le lui présenter plusieurs fois, à quelques jours d'intervalle. En moyenne, cinq fois. Car il/elle a besoin de temps pour s'approprier un aliment qu'il/elle ne connaît pas" explique Nathalie Rigal.

 

 

- Demandez-lui de goûter, mais ne le/la forcez pas à manger. Evitez le chantage, le forcing, bref tout ce qui peut alimenter un rapport de force, car vous risquez d'installer un cercle vicieux et de créer un véritable conflit autour de la nourriture. Compensez certains aliments par d'autres. Elle/il ne mange pas de légumes ? Donnez-lui plus de fruits ! Créez une ambiance sympathique autour de la nourriture. Préparez une table accueillante. Laissez-le/la picorer dans votre assiette s'il/elle en a envie. Associez-le/la à la préparation de plats simples : tourner la purée, casser des oeufs, étaler la pâte... Il/elle aura sûrement envie de goûter !

 

- Restez décideur et assumez votre rôle de parent! C’est aux parents de faire les menus, et non à l’enfant. Il est bon de respecter ses goûts, mais il est hors de question de retirer des menus familiaux les aliments rejetés par votre enfant.

 

 

 

 

 

Pour les parents désirant en savoir plus sur le sujet je vous conseille le livre de Nathalie Rigal , psychologue spécialisée dans l'éducation sensorielle

 

" La naissance du goût - comment donner aux enfants le plaisir de manger"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 20:18

Petit article que j'ai découvert par hasard sur le blog http://ecophilo.over-blog.com que je me permet de reprendre sur ce blog car la vision de la diététique décrite sur cette article ressemble beaucoup à ma conception de cette science.

 

Bonne lecture

 

L’alimentation n’est pas seulement une restauration : elle est indissolublement une conduite affective.

L’organisme vivant a certes besoin de se restaurer pour survivre, pour refaire ses forces.  Mais la biologie, en tant qu’elle fait partie intégrante du mouvement des sciences modernes et qu’elle s’inscrit dans la même philosophie, produit une modèle artificiel de la vie à cause de l’esprit analytique qui amène à séparer différentes fonctions dans l’être vivant. En réalité, tout animal, et l’homme en particulier, est une unité, une totalité. C’est le même qui mange, qui respire, qui aspire à se reproduire et qui est attaché à ce qui lui procure sécurité et bien-être. Isoler, dans l’alimentation, sa fonction de restauration et sa fonction affective produit une erreur initiale dont on ne peut plus sortir après.

C’est pourquoi la diététique ne doit pas tomber dans la même erreur que la biologie et la médecine issue de cette biologie. Si vous allez voir un médecin, il va prendre en compte les qualités chimiques des aliments et leurs effets dans la physiologie de l’organisme. Mais en rester là, c’est passer à côté de la question. Car c’est encore séparer ce que la vie unit : c’est-à-dire aimer et manger. Il nous faut donc une diététique intégrative, qui tienne ensemble aimer et manger.

L’expérience ordinaire nous l’apprend. Nous ne mangeons bien que quand nous mangeons ensemble, quand nous partageons notre nourriture avec des êtres que nous aimons. L’homme seul mange peu, ou il mange mal. Les cultures organisent une pratique collective des repas, en famille ou entre amis, entre proches, entre collègues, etc. Ceux qui veulent s’isoler de la communauté, vivre à part, s’inventent un régime alimentaire différent. Ceux qui ne mangent pas comme les autres veulent convaincre leurs amis, leurs proches de faire comme eux. Il y a une sorte de prosélytisme alimentaire qui provient du fait qu’on ne veut pas manger tout seul, qu’on veut partager son régime.

Freud a révélé, de manière décisive, ce à quoi on n’avait jamais vraiment songé avant lui : téter est à la fois la première forme de restauration et la première pratique sexuelle. Dès la naissance, ces deux fonctions s’interpénètrent. C’est ce qui s’appelle l’oralité, laquelle se pratique à la fois à table et au lit.

    Cela peut permettre de poser un regard nouveau  sur la problématique alimentaire contemporaine. Il s’agit moins de savoir ce que l’on mange que de savoir avec qui l’on mange et pour qui l’on mange. Ce qui se dessine, c’est un mouvement où les gens sauront de moins en moins quoi manger. Une conduite aussi spontanée que la conduite alimentaire devient problématique. Pourquoi ?

Parce qu’elle n’est pas seulement consommation d’un certain nombre de produits ayant une valeur nutritive calculable selon le langage trompeur de la diététique savante, l’alimentation est ce qui nous met en lien avec un environnement et avec une communauté d’appartenance. Par exemple, lorsqu’on mange les légumes du jardin de ses parents, on est à la fois en relation heureuse avec une communauté de proximité, la famille, et un environnement dans lequel on se trouve enraciné : le pays natal. Si, à l’inverse, on mange des légumes dont on ne sait pas d’où ils viennent, cela peut avoir la même valeur  nutritive mais certainement pas la même valeur affective. Or, depuis que nous sommes bébé, aimer et manger se tiennent. Si bien qu’à balancer sur les routes, à travers l’Europe et le monde, nos denrées alimentaires ne peut manquer de produire une sorte de défiance à l’égard de la nourriture. Je sais bien que je mange, mais je ne sais plus qui me nourrit et je ne sais à quelle communauté cet acte d’ingurgitation me lie.

L’origine communautaire de la nourriture semble d’une grande importance. La défiance des hommes d’aujourd’hui à l’égard de ce qu’ils mangent est une conséquence inaperçue des sociétés individualistes. Les gens qui mangent seuls ne mangent pas bien. Et même lorsqu’ils ne mangent pas seuls, ils sont nourris par des magasins et des chaînes de distribution, par des produits d’importation, ce qui revient à leur dire qu’on les nourrit non pas comme des personnes, mais comme des masses. La cuisine peut certes redonner à la nourriture sa valeur affective. C’est sans doute, même, sa principale fonction. Lorsque je suis nourri par quelqu’un qui ne m’aime pas, je peux craindre l’empoissonnement, en tout cas au niveau du fantasme. En revanche, si ceux que j’aime cuisinent pour moi ou si je cuisine pour ceux que j’aime, et si nous partageons ensemble ce qui a été cuisiné, alors chacun mange bien.

Nos sociétés qui sont à la fois commerciales et individualistes font faire de la nourriture un problème. On aura beau faire toute sorte d’efforts au niveau agricole, soupeser et calculer les quantités nutritives des aliments et organiser les régimes les plus savants, il n’en reste pas moins qu’on ne pourra jamais séparer manger d’aimer. Parce que la personne humaine a une histoire, qui est l’histoire d’un mammifère, parce que cette histoire fait que l’oralité est un tout dans lequel on ne sépare pas la relation aux aliments et à la relation à ceux qui fournissent et préparent ces aliments, des sociétés de masse, qui sont des sociétés de solitude parce que toutes les communautés de proximité ont été dissoutes, produiront immanquablement des symptômes alimentaires divers. Les défiances qui s’expriment aujourd’hui autour de la malbouffe et l’augmentation de l’anorexie pourraient n’être que les prémisses d’une société où les problèmes alimentaires font prendre de l’importance. Nous connaissons bien le problème alimentaire des pays pauvres : la famine, la malnutrition et tout ce qui est lié à la rareté des denrées. Nous allons découvrir le problème alimentaire des pays riches : le dégoût, la défiance, et tout ce qui est lié à la rareté des liens.

C’est pourquoi il convient de replacer la diététique dans une approche plus globale du mode de vie. Elle doit elle aussi savoir parler des liens par lesquels nous sommes nourris. Elle doit insister sur le fait que manger ne peut pas être une activité solitaire et sortie de tout enracinement dans un pays. Les légumes du jardin, du nôtre, de celui de nos parents, de nos amis, de nos voisins, et cuisinés ensemble à la maison seront toujours meilleurs que les mets les plus sophistiqués parce qu’ils réussissent à conjoindre, comme dans l’allaitement, manger avec aimer ou être aimer.

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Livre sous la direction de Kevin Polk et Benjamin Schoendorff comprenant un chapitre dédié à l'utilisation de la thérapie ACT dans les troubles alimentaires rédigé par Florian Saffer.
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