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2 juillet 2011 6 02 /07 /juillet /2011 11:23

Une étude récente réalisée par aufeminin.com sur 10 000 femmes européenne révèle que 74% des femmes se trouvent trop ronde. 44% sont complexées par leur ventre, 34% détestent leurs cuisses, 20% ne supportent pas leurs fesses et 19% ont du mal à vivre avec leurs seins.

Les femmes ont en fait tendance à se sous-estimer puisque 18% considèrent n'avoir aucun atout et 44% pensent n'être regardées que pour leurs défauts.

 

A en croire cette étude, être insatisfait de son corps est aujourd'hui la norme. Ces chiffres vont dans le sens de ce que je peux observer dans ma pratique de diététicien-comportementaliste, la tendance est à l'auto-dépréciation et à la sur-focalisation sur les défauts.

 

Paradoxalement, cette même étude met en avant que les rondeurs n'ont pas forcément mauvaise presse puisque les interviewées ont avoué les trouver jolies chez les autres.

 

L'acceptation de soi semble donc être un objectif majeur de notre bien-être. C'est une problématique sur laquelle je travaille avec près de 50% de mes patients (femmes comme hommes d'ailleurs).

 

Plusieurs axes de travail complémentaires, inspirés par la thérapie d'acceptation et d'engagement (ACT), peuvent être adoptés:  

  • Le premier vise à prendre conscience du caractère quasi-universel de l'insatisfaction corporelle (souffrir de ne pas être assez ceci ou trop cela est une réalité pour chacun).
    Réaliser qu'il est tout à fait normal d'avoir des complexes va dans le sens de la reconnaissance de son humanité. Cette reconnaissance aide à être moins critique sur soi. En d'autre terme reconnaitre que la souffrance associé à l'insatisfaction corporelle fait partie de l'expérience partagé par l'humanité permet de "faire avec" cet état d'inconfort plutôt que "lutter contre".

 

  • Le second vise à identifier que cette souffrance et cet inconfort est souvent à l'origine de comportements de lutte (restrictions alimentaires, sur focalisation sur la nourriture...) et d'évitement (s'isoler...) qui nourrissent cette souffrance.
    Prenons l'exemple des régimes restrictifs, dans bien des cas ils correspondent à une tentative de se soustraire de l'inconfort émotionnel lié à l'insatisfaction corporelle. Or ces restrictions génèrent de la frustration qui va elle-même conduire à majorer les sentiments désagréables. L'accumulation de frustration et les sensations de faim associées aux conduites restrictives conduisent souvent à des pertes de contrôle  majorant les sentiments d'auto-dépréciation.

 

  • Le troisième axe consiste à développer la bienveillance envers soi.
    La bienveillance consiste à être chaleureux envers-soi dans les moments de souffrance  plutôt que d'ignorer les difficultés ou de se critiquer négativement. Les personnes faisant preuve de bienveillance envers elles-mêmes reconnaissent qu'être imparfait est inévitable. Une plus grande sérénité en découle. La bienveillance pourrait se résumer à se conduire envers soi comme envers son meilleur ami. Nous avons tous pu observer que généralement nous sommes plutôt doux et attentionné envers un ami en souffrance alors que nous avons tendance à être très dur envers nous dans les moments difficiles.

 

  • Le 4ème axe a pour but de développer la pleine conscience.
    La pleine conscience peut se définir par la capacité à observer ses pensées et émotions négatives telles qu'elles sont, sans essayer de les nier ou de les supprimer et sans les juger. Cette observation neutre aide à ne pas être en réaction automatique à ses émotions et pensées désagréables. Cette distanciation permet le lâcher prise. En d'autres termes, cet état de non-agir prévient d'être emporté par une réactivité négative favorisée par une rumination des pensées désagréables.

 

  • Le dernier axe vise à prendre conscience que les jugements que porte notre tête sur nous sont focalisés sur les défauts.  
    Des études récentes ont mis en évidence que les 2/3 des jugements que porte notre cerveau sur nous (et donc sur notre apparence) sont des jugements négatifs.  Accepter ces jugements et les considérer comme naturels permet de leur donner moins d'importance.

    Cette mise à distance permet alors de ne plus se définir par ces défauts (exemple : "je ne suis qu'une grosse"). Il est alors possible de se définir par ses valeurs (exemple : "je suis une mère attentionnée, respectueuse de l'environnement, qui apprécie l'art...) et d'avancer ainsi vers plus d'épanouissement.

Florian SAFFER - diététicien-nutritionniste et comportementaliste diplômé

Formé à la thérapie d'acceptation et d'engagement

 

Toute ma bibliographie ici

 

 

 

 

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commentaires

S
<br /> <br /> Il est difficile pour chacun de se regarder dans une glace et de se trouver parfait... et même si on l'était on ne le remarquerais pas... l'essentiel est de s'accepter tel que l'on est et surtout<br /> de garder confiance en soi.<br /> <br /> <br /> <br />
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