Il n'y a plus aucun doute aujourd'hui sur le fait que l'industrie agroalimentaire utilise l'argument nutritionnel dans une logique marketing. La margarine anti-cholestérol est un exemple frappant.
Les graisses et notamment les graisses dites saturées (celle du beurre notamment) ont été longtemps misent à l'index comme néfastes pour la santé cardiovasculaire.
Cela repose sur le raccourci suivant : le cholestérol est mauvais pour les artères, les graisses saturées augmentent la production de cholestérol, il faut donc limiter les graisses saturées pour préserver nos artères!
Le problème est que cette simplification s'avère inexacte. Une alimentation contrôlée en graisses et en acides gras saturés fait effectivement diminuer le cholestérol mais n'entraine pas de réduction du risque de maladies cardiaques.
En exploitant ces raccourcis scientifiques l'industrie a réussi à diaboliser un aliment nutritionnellement intéressant (le beurre) afin de nous vendre (à prix d'or) ces margarines.
Il est important de préciser que la majorité des margarines censées préserver nos artères sont souvent composées à partir d'huile de tournesol, une huile riche en oméga 6, acides gras dont notre alimentation abonde et qui en excès augmente l'inflammation de bas grade...un facteur favorisant l'ensemble de maladies de civilisation dont les maladies cardio-vasculaires! Un non-sens absolu.
Pour conclure retenons 3 points:
- l'industrie agroalimentaire n'est pas là pour prendre soin de notre santé. Elle est là pour vendre un maximum de produits dont la plupart sont nutritionnellement inutiles voir néfastes.
(lire sur ce sujet l'excellent chapitre du chercheur Pierre Meneton "Nutrition, santé et capitalisme : une incompatibilité de fond" présent dans le livre Les métiers de la santé face aux industries pharmaceutique, agroalimentaire et chimique - éditions L'Harmattan)
- pour être en bonne santé, il est préférable d'adopter une alimentation préférant les produits peu transformés, variée, riche en végétaux (fruits, légumes, légumineuses, fruits à coque, céréales complètes) et n'excluant pour autant aucun aliment.
- la diabolisation d'un aliment ou d'un groupe d'aliment est un non-sens diététique. L'équilibre est une construction reposant sur la diversité et le bon sens (seuls les excès posent problème).
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