"vous savez c'est très difficile pour moi, j'aimerai tellement manger avec plaisir, me faire du bien mais l'idée de manger des aliments que j'aime comme du fromage ou des pâtisseries m'angoisse. Vous m'avez dit que je pouvais manger du fromage sur les repas mais ce n'est pas possible".
Annie, 41 ans. Cadre de santé
Ce témoignage est une illustration parfaite du conflit interne que beaucoup de personne en difficulté avec la nourriture connaissent.
D'un côté le coeur, siège symbolique de nos valeurs, nous invite à la bienveillance et à adopter des comportements bons pour nous, respectueux de ce nous sommes au
plus profond de notre être.
De l'autre côté la tête, par l'intermédiaire de ses pensées, ordonne le contrôle. Ces histoires que nous raconte notre tête sont souvent tellement tyranniques et associées à des émotions inconfortables (autodépréciation, peur, anxiété...) que nous avons l'impression de n'avoir aucune autre alternative que de leur obéir. En quelque sorte nous perdons notre liberté et nous nous éloignons de ce qui est profondément bon pour nous.
Certains tentent de s'affranchir de ces règles en essayant de "ne pas penser" ou encore "en pensant à autre chose" ou en "positivant", or ce combat est souvent inefficace à long terme. En effet, il est quasi-impossible de modifier ce que nous raconte notre tête sur nous, sur le monde, sur les autres ou sur l'alimentation. Ceci explique que ces tentatives de lutte ne font qu'aggraver la problématique.
L'alternative que je propose à mes patients est d'apprendre à observer avec attention ces pensée et d'observer leurs influences sur nos comportements. J'invite dans ces exercices d'obervation à considérer les pensées comme de simples créations de notre esprit, de simples produits de notre intelligence. J'invite également à s'interroger sur leur utilité (est-ce que cette pensée me permet d'avancer vers plus d'épanouissement?). Enfin j'invite mes patients à demander à leur coeur ce qu'il pense de ces pensées.
Cette observation permet de ne pas être en réaction systématique, de prendre du recul, de casser les automatismes et donc de gagner en liberté.
Bonne observation à tous
Florian SAFFER - diététicien - comportementaliste et humaniste
Formé à l'ACT (thérapie d'acceptation et d'engagement)
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